Bulletin de la Société préhistorique française, tome 08, 1971, Etudes et Travaux, fasc. 2

Une fibule "chypriote" trouvée en Côte-cTOr

par P. Cunisset-Carnot, J.-P. Mohen et J.-P. Nicolardot

Conditions de la découverte

La région de Pouilly-en-Auxois vient de subir ces dernières années de grandes transformations dues aux travaux de l'autoroute A 6 et de sa bretelle de liaison avec Dijon. En novembre 1969, l'un de nous (P. C.-C.) devait découvrir une fibule en bronze d'un type insolite dans notre pays, en examinant les coupes de terrain ouvertes par les carrières de l'autoroute, au-dessus du hameau de Beaume-les-Créancey (fig. 1).

C'est en prospectant les éboulis du front de taille d'une carrière au lieu-dit : « Larrey de Corton » que la fibule devait être remarquée, en surface, sur de la terre brun-rouge (1). Cette terre se retrouvait dans le porte-aiguille, les spires du ressort et la perforation du bouton, témoignage d'authenticité confirmé par l'aspect roulé de l'objet.

Après avoir informé de cette découverte la Direction des Antiquités Préhistoriques de Bourgogne et avec son accord, nous avons procédé à un sondage sur l'emplacement de la trouvaille. Nous avons alors constaté qu'aucune observation stratigraphique n'était possible. Le terrain avait été bouleversé par l'érosion et surtout par les puissants engins mécaniques mis en œuvre pour la construction de l'autoroute. Un seul élément nouveau, sans rapport avec la fibule, montre combien cette zone a été remuée : un petit fragment du fond d'un vase, fortement roulé, attribuable à la période gallo-romaine. On sait que non loin de là, sur le versant Sud du Mon-

toillet, se trouve un établissement de cette époque (2) en bordure d'un tracé de chemin qui passe également à une dizaine de mètres au Sud du lieu où a été trouvée la fibule et qui, venant de Beaume-les-Créancey, atteint le sommet du plateau par un étroit couloir rocheux appelé localement : « La Gouloire ».

Faute de contexte en rapport immédiat avec la fibule, il faut souligner que la région est très riche en vestiges protohistoriques. Pour mémoire, nous rappellerons le sondage effectué à la suite des travaux d'adduction d'eau au lieu-dit : « Les Chenevières de l'Etang » à Beaume-les-Créancey, recherches stratigraphiques qui révélèrent notamment un niveau VII datable du Bronze Final (3). La céramique recueillie s'apparente à celle du type des Champs d'Urnes connues dans les grottes voisines qui s'ouvrent dans la falaise bajocienne. De même nous mentionnerons la nécropole sous tumulus des Meurots Bleus (4) qui a livré principalement du mobilier de la période finale du Premier Age du Fer, mais dont un des tertres semble avoir été construit au- dessus d'une sépulture en coffre de pierre de type mégalithique (5). Dans l'état actuel des recherches régionales, il faut ajouter l'abri sous

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